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Sujet: Une maison pour la nuit s'il vous plait !! Sam 18 Jan - 19:48
Une maison pour la nuit s'il vous plait !!
Résumé : Sun flâne dans la forêt en attendant de chercher un nouvel endroit pour squatter et tombe par hasard sur la maison de Seven, en plein milieu des bois, la prenant pour une cabane de vacance abandonnée. Opportunité inattendue et chance pour lui d'avoir un abris stable pour un temps, il décide de s'y introduire...
feat Sun Brown & Seven Monster
J'étais tombé sur cette cabane tout à fait par hasard, je devais dire... En même temps, qui se serait-il attendu à trouver une belle petite maisonnette en bois en plein milieu d'une forêt, sans aucune indication de son existence. Habituellement, les cabanes de chasseur, on les trouvait à l'orée des bois, pas tout à fait à découvert, mais pas non plus au fin fond des bois. Et de toute évidence, cette cabane avait plus une allure de retraite pour les vacances que d'un refuge pour les chasseurs. Donc c'était inattendu en effet. Moi qui m'étais éloigné simplement pour me retrouver un peu seul, je m'étais attardé bien plus tard que prévu dans cette forêt, et pouf, je tombais sur une maison. Ça tombait plutôt agréablement bien...
A cette période de l'année, la vie devenait particulièrement dure pour les clochards. Surtout la nuit. Les journaux n'exagéraient en rien le nombre de personnes mortes de froid et retrouvées couchées sur un banc ou par terre, sous un pont, tous bleus, le corps rigidifié recouvert par des bouts de papiers fins comme un cheveux qui publiaient leur mort. Si je n'avais pas eu cette capacité à me faire oublier, il y avait de fortes chances pour que je sois mort bien des années plutôt, lors d'un hiver froid. Pour dramatiser, disons au réveillon de Noël. Le corps d'un jeune homme sous-nourris retrouvé la veille du jour où un gros bonhomme vêtu de rouge et de blanc venait généreusement offrir des cadeaux et tout un tas d'autre choses aux enfants sages. Comme quoi les clodos n'étaient pas assez sages, même pour un petit drap, ou une paire de chaussettes ou un bon bonnet. Tout ce qu'on récoltait, c'était des coups de la part d'une bande voisine venue voler vos maigres récoltes, votre unique vêtement chaud, avant de vous laisser crever dans la neige. Heureuse pensée que voici.
Enfin bref... On pouvait se demander pourquoi j'avais cette folle envie de me retrouver seul tout à coup, surtout par ce temps. Moi qui ne parlais pour ainsi dire à personne. Après tout, mon pouvoir au fur et à mesure du temps était devenu mon bouclier. Mon talisman. Si je ne l'avais pas en présence d'autres personnes, je me sentais comme nu, comme si on me foudroyait du regard. Pourtant, je savais que même sans pouvoir les gens ne me prêtaient guère plus d'attention. J'avais tellement l'habitude que l'on ne me remarque pas, que mon attitude s'en faisait ressentir. Si j'avais été un peu proche de quelqu'un, j'aurais pu devenir taquin, joueur, pour le plaisir du divertissement. Mais disons que pour être un minimum proche, il fallait déjà un peu de conversation. Voir même simplement savoir que l'autre existe. C'était loin d'être mon cas. Mais bon, je ne m'en plaignais pas vraiment. Simplement, si je ressentais ce besoin de me mettre à l'écart de toute forme de vie humaine, alors même que j'étais plus seul que n'importe qui dans cette ville, c'était pour une bonne raison. Car quoi de plus tortueux que de se sentir seul au milieu de tous ces gens qui ne vous voyaient pas ? J'aurais pu hurler mon nom en 50 langues qu'on ne m'aurait même pas entendu dans la rue. Ou plutôt, on m'aurait entendu, sans toutefois que le cerveau assimile ces informations. Comme si mon existence n'était qu'une donnée négligeable parmi tant d'autres. Mais rester assis au milieu de la nature, dans une forêt sombre et silencieuse, sans avoir besoin d'activer mon pouvoir, entouré d'une vie toute sauf humaine qui ne me faisait - je devais avouer que les autres parvenaient à me faire ressentir un certain malaise - pas me cacher, c'était bien la chose la plus merveilleusement agréable. Ici, je pouvais me dire que je n'étais pas seul parce que les autres ne me voyaient pas, mais bien parce qu'il n'y avait personne. Et je n'étais pas dégouté par tout ce bonheur vomis par les autres. Les gens normaux. Les gens qu'on oubliait pas.
Mais cette cabane était quand même une agréable trouvaille, même si je devais me retrouver avec quelqu'un qui ne me verrait pas. Car la nuit tombait déjà, et l'air était froid, me glaçant jusqu'aux os. Ce refuge était vraiment le bienvenu. Alors je fis la chose la plus logique. Je m'approchai. Je n'étais pas assez bête pour sonner, toquer à la porte ou demander si il y avait quelqu'un. Premièrement, il y avait extrêmement peu de chance que la maison soit habitée à cette période de l'année, et encore moins que quelqu'un laisse un inconnu débarquer la nuit et s'installer dans son salon pour dormir. Il y avait des fous partout de nos jours. Et deuxièmement, si j'avais appelé, il y avait peu de chance qu'on m'entende. Pas besoin de gaspiller sa salive. Je tournai autour de la maisonnette pour l'observer. J'avais appris à crocheter une serrure. A force de jouer le squatteur, il y avait un minimum à apprendre pour survivre. Puis je pouvais pas non plus stationner devant une porte en attendant le bon vouloir du propriétaire pour qu'il rentre. C'était de surcroit peu discret et assez risqué, même pour moi. Mais je ne voulais pas défoncer un verrou à coup de manœuvre grossière si il y avait une autre solution. Peut-être une fenêtre oubliée, ou une porte arrière non verrouillée. On avait tendance à oublier notre vigilance dans un coin aussi isolé.
Je trouvai une fenêtre entrouverte à l'arrière de la maison. Parfait. Même si il risquait de faire un peu froid à l'intérieur, ce serait toujours agréable. Je poussai la vitre pour avoir la place de rentrer. Je n'étais pas gros, je n'avais pas le luxe de m'empiffrer comme un ogre jusqu'à m'en exploser la panse. Alors je passai sans problème. Une chambre. Un lit. Une couverture. Tout le bonheur du monde se trouvait ici. J'aurais bondis de joie si il y avait un peu de nourriture dans les placards, mais si la maison était déserte, c'était très improbable. Peut-être une boite de conserve oubliée, à la rigueur. Je caressai du bout des doigts la couverture à l'aspect si douillet pour moi, qui tremblais de froid, après avoir poussé la fenêtre pour réchauffer la pièce. Je sortis de la chambre à pas de velours, observant lentement l'intérieur de la petite cabane. Elle ne paraissait pas inhabitée, il n'y avait pas de poussière visible au sol, pas de bâche en plastique pour recouvrir les meubles, ni d'autres signes de ce genre. Mais j'avais vraiment faim, et le silence dans la maison me portait à croire que je pouvais être tranquille. Peut-être le propriétaire s'était-il absenté pour la nuit, vu l'heure avancée. Puis ce n'était pas une habitation dans laquelle on passait tous les soirs, plus une annexe pour les soirées détentes. Alors je me dirigeai dans la cuisine, me détendant en laissant glisser mon pouvoir, comme on se défaisait d'un vêtement pour se laver, ou d'une couverture pour se réveiller. Une sensation à la fois vulnérable et un peu libératrice. Légèreté. Je commençai lentement à fredonner une douce berceuse inventée au fur et à mesure des notes, retirant mon manteau pour le poser sur une table en me frottant les mains, puis je me mis en quête de nourriture pour combler ma faim.
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Sujet: Re: Une maison pour la nuit s'il vous plait !! Dim 19 Jan - 18:08
❝ Une maison pour la nuit s'il vous plais !! ❞
Ne sommes-nous pas chez moi ?...
Seven marchait pour rentrer chez lui. La nuit était déjà tombée sur la forêt et seul ma connaissance des lieux le guidait dans cet obscur univers. Pourtant, il n'avait pas peur comme les autres auraient pu l'être, seul dans ces bois ténébreux. Non, au contraire, l'homme se sentait bien, il était reposé. Ici, nul ne le verrait, ici, seul les cauchemars l'entourerait et il avait apprit à vivre avec. L'homme releva la tête vers le ciel, tentant de percer de ses prunelles jaune l'épais feuillage qui lui permettrait peut-être de déceler une étoile dans les cieux ébène. Pas un bruit, seul ses pas faisant craquer de petites brindilles sous ses pieds se faisaient entendre. Doucement, il cessa de marcher, regardant les lieux autour de lui avec attention. Il ne pouvait oublier cette fin d'après midi où il avait rencontré l'adolescent. Le jeune mutant occupé sans cesse ses pensées, il se demandait parfois s'il le reverrait, s'il réussirait à vivre comme quelqu'un de normal. L'adulte repensa alors à cet hybride qu'il avait rencontré peu après, un bien étrange personnage mais les deux enfants ne l'avait pas fui.
Seven ferma les yeux un long moment, écoutant le vent s'engouffrait parmi les troncs, profitant de l'odeur de la végétation qui l'entourait. Il avait l'habitude de sentir une odeur poisseuse, une odeur de décomposition lorsqu'il devait déterrer les cadavres dont tous se fichait. il se sentait alors très triste de voir un membre de sa famille partir ainsi. Le croque-mort se demandait alors si eux même n'étaient pas malheureux qu'on les oubli. Seul ce mutant aux cheveux vert se souviendrait de leur nom, de qui ils étaient... Et un jour, sa mort viendrait, il emporterait alors tout ces secrets avec lui mais nul ne viendra le recouvrir de terre, parce qu'il ne resterait de lui que des cendres. Finalement, Seven se remit en marche vers sa petite cabane. Elle n'avait rien d'effrayante mais c'était bien ça qui le dérangé. Elle semblait trop simple, trop normal pour la bête qui y vivait. Il aurait préféré que sa maison soit d'un bois lugubre et dévoré par le temps et la pluie. Il aurait aimé qu'en voyant cette chose, les gens la contourne sans un regard, peut-être même que les enfants raconterait des histoires plus sordide les unes que les autres dessus. Non pas qu'il voulait que sa vie soit laide, mais il n'était que plus triste de voir leur visage se ternir lorsqu'ils voyaient le propriétaire de la batise. Le monstre se rappelait alors qu'il était différent, laid et repoussant.
Sans un bruit, il arriva jusqu'à chez lui, grimpant agilement à la fenêtre de sa cuisine à pas de velours. Il ne prit pas la peine d'allumer, il était rare qu'il allume sa maison autrement que par la cheminée du salon. Dans cette petite demeure, il n'y avait pas un seul miroir et la lumière d'une lampe risquait de le faire croiser son reflet dans une des vitres du salon, ou pire encore, de sa chambre. Comment pourrait-il dormir s'il voyait cette chose ignoble qui le regardait à travers sa fenêtre ? Il resta ainsi dans sa cuisine un moment, avant de prendre l'initiative de rejoindre le canapé. Son salon était peu meublé, à peine une étagère, un canapé et une cheminée. C'est ce que le fossoyeur s'attendait à voir, mais dans ce petit mobilier, il y découvrit une chose rajoutée. Il se figea, clignant des yeux face à l'être humain qui le faisait face. Dégout, attirance, tout un tas de sentiment vinrent le submerger mais il fut bien trop abasourdi pour dévoiler les crocs et les griffes. Sa première réaction fut de regarder sa maison, se demandant s'il n'avait pas rêvé tout ceci, qu'il n'avait en réalité jamais vécu ici. Sa deuxième réaction fut de dévisager l'étranger, fixant cette chevelure aux magnifiques couleur... Le soleil était chez lui, il était dans sa maison. Lorsqu'enfin il prit conscience de la situation, chacun de ses muscles se bandèrent, la haine monta en lui mais il n'en laissa rien paraitre, camouflant cette peur qui lui noué le ventre.
- Je suis chez moi ?
Comme à son habitude, l'homme ne dit pratiquement rien, mais qu'avait-il à dire à part hurler qu'on chasse l'humain de chez lui ? Il ne voulait pas être chassé, alors il se tut, pour qu'on ne découvre pas quelle créature il était.
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