Lugubre rencontre - Feat Seven[fini]

La mort était une chose terrifiante et Seven le savait, parce qu'il avait affronter les guerres sans jamais se plaindre. Il n'avait jamais sagement obéit, mais il était resté discret, explosant lorsqu'il ne pouvait simplement plus se contenir. C'est pourquoi, face à la famille du défunt, l'homme n'eut aucune peine pour le cadavre. Il lui semblait même plus beau, délivrer de ce monde de haine. Sa peau d'un magnifique blanc ivoire, avait les traits détendu, comme si la pauvre victime faisait un rêve, un rêve vide. Le croque-mort s'était occupé avec délicatesse du corps, le traitant avec tendresse. Ce métier ne lui plaisait pas particulièrement, les rumeurs sur son compte étaient fausse, s'il était soigneux avec les morts, ce n'était pas par cruauté envers l'espèce humaine. Toutefois, ce travail lui facilitait la vie, les gens évitaient de trop s'approcher et la beauté cadavérique lui rappeler son amant. Il lui rappelait son Raphaëlle. Il assista de loin à l'enterrement, sachant pertinemment que sa présence n'enchanterait guère la famille, après tout, il n'avait aucun lien avec eux.

Tandis que la cérémonie se déroulé dans les larmes habituel, Seven se perdit dans ses pensées, se demandant si l'homme avait souffert lorsqu'il s'était fait poignarder. Parce que lui, ne ressentait rien. Malgré les mauvais traitements, pas même les pire torture n'avaient pu lui arracher un cri. Son corps aurait pu être transpercé de part en part qu'il ne s'en serait rendu compte. Était-ce une chance ? D'après ses tyrans, c'était une véritable chance, mais d'après lui, ça ne le rendait que plus monstrueux encore. Cette femme et son enfant qui pleurait la perte de son mari -et certainement d'un bon père- étaient normaux, ils vivaient dans un monde d'humain. Le croque-mort lui vivait dans le monde des "mutants" ou du moins, c'était ainsi qu'il avait entendu ses tuteurs les appeler autrefois.

Lorsqu'enfin la famille disparu, laissant la tombe seule, Seven se redressa. Il était resté dans son arbre toute la journée, patient. D'un bond, il sauta à terre, retombant avec agilité sur ses pieds. Les mains dans les poches, il s'avança vers la tombe, sortant un petit journal. La première chose qu'il fit une fois devant la tombe, fut d'ouvrir ce carnet, notant le nom de cette personne qu'il ne connaissait pas. Il garderait son nom, c'est ce qu'il avait toujours fait. L'identité d'une personne était la chose à laquelle il tenait le plus, car même si les autres oublierait les disparu, lui s'en rappellerait toujours. Une fois son travail achevé, il s'agenouilla devant la pierre, posant sa main sur la terre fraichement retourné.

- Mes plus sincère condoléances.

Seven ne connaissait pas cet homme, et pourtant, il était là, assit à prier pour cette âme égaré. On le voyait comme un étranger, une personne dont il fallait se méfier, mais sa solitude n'était pas voulu. Il ne savait s'exprimer convenablement, il n'avait jamais vraiment discuter avec quelqu'un. Comment lui en vouloir ? Il était maladroit avec les sentiments, rien de plus. Toute sa vie, l'homme avait été seul et ceux qu'il avait appelé "amis" n'étaient plus. De longues heures passèrent sans que jamais l'adulte ne quitte le cimetière, restant sagement devant la tombe. Ce fut un bruit de pas qui le mirent en garde et pourtant, il ne quitta toujours pas sa place, restant jusqu'au dernier instant aux côtés de l'inconnu. Finalement, Seven fini enfin par se relever, tournant la tête vers le nouveau venu. Sa curiosité fut piqué à vif, en voyant son étrange chevelure bleuté, l'homme s'approcha doucement, fixant le visage du jeune homme.

- Êtes-vous un proche de M. Adams ?

Il se décala, lui laissant libre accès à la pierre tombale, qu'il puisse se recueillir à son tour. Machinalement, d'une voix monotone et empli de lassitude, il joignit ses mains l'une à l'autre, sans détourner le regard.

- Ou peut-être cherchez-vous une autre personne ?

Seven avait l'irrésistible envie de tendre la main, il avait envie de toucher ses cheveux... Parce qu'il n'avait aucun doute sur l'origine de ce jeune homme, c'était un mutant, sinon, comment expliquer cette étrange couleur ?

L'inconnu semblait peu rassuré et Seven pouvait parfaitement le comprendre. Il savait ce qu'on racontait sur lui et quant bien même il ne connaitrait sa rumeur, l'ancien prisonnier n'était pas idiot. Il se doutait qu'une personne normal craindrait quelqu'un restant dans les cimetières, surtout le soir. Au loin, le soleil commençait à descendre mais par cette belle journée d'été, il mettrait encore plusieurs heures avant de disparaitre totalement de l'horizon et pourtant, le croque-mort aurait pu y être encore.

- Non, je ne cherche personne… En fait, je suis arrivé ici tout à fait par hasard, je me suis perdu… Et comme je suis nouveau en ville, je pensais que quelqu’un serait peut-être présent ici et m’indiquerait le chemin…

Seven pencha légèrement la tête sur le côté, se demandant comment on pouvait se perdre à ce point. La route entre le cimetière et la ville était différente, pour atteindre le lieu, il fallait passer par la végétation tandis que le cas contraire nous amener aux bords des routes. Il ne chercha pas à savoir ce qui avait poussé l'adolescent à se perdre dans ses pensées, parce que ça ne l'intéressé pas. Quel que soit la raison, il était maintenant ici. Le jeune garçon se mit à rire nerveusement, chose qui surprit fortement notre croque-mort, qui, inquiet, fit un pas de recul, restant sur ses garde bien que l'ennemi ne semblait point agressif. Le déchet n'était pas agressif mais par sa faute, son compagnon avait péri, il fallait se méfier de tout, même de la plus petite souris qui pouvait s'avérer être un poison mortel.

- Je suis vraiment désolé de vous déranger… Mais est-ce que vous pourriez m’aider ? Je n’ai trouvé personne ici, et il n’y a pas d’habitation aux alentours…

Seven secoua la tête, ignorant le malaise du jeune garçon. Il fit mine de ne pas voir son visage aux plis tendu, parce que ça ne le regardait pas. Il n'y pouvait rien si le garçon avait peur de lui. Ce fut son sourire qui dégouta l'homme, parce qu'il était faux et stressé, il ressemblait à celui de n°13 qui craignait sans cesse que Seven lui sauta à la gorge. Il s'avança vers lui, sans même répondre, jugeant inutile de prendre la parole. Le dépassant, il ne s'arrêta que bien plus loin, se retournant pour regarder le garçon avant de lui faire un signe de la tête, dans l'espoir qu'il comprenne. Mais visiblement, ce n'était pas le cas.

- Suis moi.

Alors il attendit docilement que son interlocuteur le rejoigne, posant ses yeux aux couleur fauve sur sa chevelure bleuté. Une fois qu'il fut à ses côtés, il se remit en marche, regardant les tombes avec tendresse. Ils étaient sa famille en quelque sorte. Sans même avoir besoin de regarder, il pourrait le conduire à la sortie, parce qu'il connaissait cet endroit par cœur. Le croque-mort toutefois, n'avait aucun mal à sentir la peur de l'enfant et dans un ultime effort, il tenta de le rassurer.

- Je ne suis pas dangereux.

Il détourna une nouvelle fois la tête pensant que sa tentative était vaine, mais il ne lui en voulait pas. Il avait l'habitude de se faire mépriser ou qu'on l'ignore, c'était là, l'une des premières fois que quelqu'un venait lui parler, même pour un service en dehors de son travail. Même lorsqu'ils étaient perdu, les gens préféraient feindre de ne pas l'avoir vu. Il était blessé mais ne disait rien, parce qu'il ne savait pas quoi dire et la solitude lui convenait parfaitement. Il détestait l'hypocrisie. Lorsqu'enfin ils arrivèrent au portail, Seven s'arrêta, attendant de savoir si le jeune homme préférait partir seul de son côté ou s'il devrait encore l'aider.

Seven attendait, la tête légèrement baissé. Il n'avait pas peur, il regardait souvent les gens dans les yeux et ouvertement, ne craignant sans aucune façon les représailles. On aurait pu dire qu'il était insolent, mais il ne l'était pas, il ne voyait simplement par la raison pour laquelle une personne devait se sentir inférieur à une autre. Seulement, cette fois-ci c'était différent, car il ressentait comme une lame qui le transpercerait, parce qu'encore une fois quelqu'un aurait peur de lui et l'éviterait. Vous comprendrez alors pourquoi il releva la tête avec surprise lorsque son interlocuteur se mit à rire. Son rire était doux et mélodieux, ressemblant au chant d'un oiseau de printemps, comme Seven les aimait. Il aimait sa voix et son apparence, il semblait fragile et gentil... Il ressemblait à un mutant comme son Raphaël. Quelque chose en lui se réveilla alors, c'était une colère, minime mais bien présente. Le croque-mort n'était pas normal.

- Je me doute bien que vous n’êtes pas dangereux ! Si je l’avais vraiment pensé, je ne vous aurais pas suivi.

Le sourire du jeune homme était tout aussi tendre que son visage juvénile et Seven pencha la tête sur le côté, comme un petit animal qui ne comprendrait pas son maître. Il avait semblé apeuré et le voilà maintenant détendu. Qu'est-ce qui avait changé ? L'homme à la chevelure verte identifia les lieux, comprenant peu à peu que son unique famille ne plaisait pas à l'adolescent mais il ne lui en prit pas rigueur. Tout le monde n'était pas aussi à l'aise que lui avec les morts.

- En revanche, je ne sais toujours pas comment rejoindre la ville… Cela vous dérangerez de m’aider encore un peu ?

L'adulte hocha la tête silencieusement, reprenant sa marche en s'arrêtant un peu plus loin, attendant toujours l'adolescent avant de se remettre en route. Il était assez rapide et c'est pourquoi il du faire fréquemment halte pour atteindre l'enfant, se retournant à chaque fois pour être certain qu'il ne l'ai pas perdu. Ce fut après un bref moment que Seven commença à ralentir, tentant bien que mal de tenir la même cadence que l'inconnu. Il ne parlait pas, il n'avait rien à dire et ce silence ne le dérangé en aucune façon. D'un œil discret mais attentif, il continuait de contempler cette magnifique chevelure qui attirait tant son attention. Comment les avait-il eu ? Était-ce lui aussi une expérience ratée ? Avait-il détruit sa prison et éliminé ses ennemis ? Le croque-mort ne pouvait répondre à sa place et il n'était pas du genre à demander, ni à parler. Il prit cependant la parole, s'adressant au jeune homme.

- beau.

Seven se remit à scruter son visage, mais il ne sembla pas comprendre. Il avait pourtant été clair, cet unique mot voulait dire ce qu'il voulait dire, mais il acheva sa phrase pour paraitre plus clair.

- T'es cheveux.

Il n'avait rien à dire d'autre alors il se tue après ces quelques mots. Tandis qu'ils s'engouffraient dans la forêt, la lumière se fit moins vive. Les arbres imposant régner ici en maître et comme pour repousser les voyageurs, leurs épais feuillage faisait abattre la pénombre en ces lieux. L'adulte trouvait ça reposant, seul les animaux continuaient à gambader dans les environs. Il aurait pu prendre un chemin moins intimidant, mais hélas, il n'en connaissait pas d'autre, vivant lui même à l'écart des citoyens.

Le croque-mort ne broncha pas une seule fois, pas même lorsque l'inconnu se rapprocha de lui, attrapant sa main pour la serrer dans la sienne. Ce geste pourtant anodin restait mystérieux pour Seven et avec surprise, il ouvrit grand les yeux, fixant toujours devant lui. Diantre, mais que faisait-il ? Seul Raphaël lui avait déjà tenu la main, aucune autre personne ne s'était risqué à la terrible épreuve de le toucher ! Alors il se contenta de paniquer intérieurement et tandis que son visage restait impassible, il était une véritable bombe à retardement. Il avait tantôt chaud, tantôt froid, baissant la tête faiblement en sentant les battements de son cœur accélérer.

- Il n’y a que ce chemin… ?

À ces mots, Seven explosa, ce ne fut pas une colère de son double, simplement une gêne qui le poussa à accélérer le pas, tirant sur le bras de son interlocuteur en le trainant presque derrière lui. Les joues légèrement rougit et la tête basse, on aurait pu le comparer à un petit chien, paniqué à l'idée d'affronter son maître. Quant bien même leur lien n'était absolument pas similaire, l'adulte restait gêné, parce qu'il n'en avait pas l'habitude. Si à 27 ans la plupart des hommes avaient déjà sauté le pas et commençait à fonder une famille, Seven lui en était encore bien loin. En effet, ses expériences amoureuse se limitaient à celle d'un collégien et même ces gamins trop sur d'eux auraient été capable d'aller plus loin que lui ! Alors qu'on lui tienne la main -même pour se rassurer- c'était une première pour lui. Les gens avaient généralement peur de lui, alors jamais quelqu'un ne se serait rapproché. Plus l'homme restait aux côtés de l'adolescent, plus sa curiosité était piquée à vif et très vite, il fini par ralentir de nouveau, voulant aider cette pauvre âme égarée.

- Je n'en connais pas d'autre.

Seven lui lançait quelques regards furtif, ne sachant quoi faire. Que pouvait-il faire d'autre ? La seule chose qui lui vint en tête bien sur. Marchant à côté de l'enfant, il fini par entrelaçaient leurs doigts, pressant sa main contre la sienne. Ce geste n'avait rien de possessif, il n'avait nullement la signification d'un couple non plus, il était simplement doux et rassurant, ou du moins, il l'espérait. L'homme releva la tête, cherchant un coin un peu plus éclairé et conduisit le jeune homme vers l'extérieur de la forêt, sans toutefois trop s'éloigner du chemin habituel. Ainsi, les arbres devenaient moins sévère, offrant aux deux jeunes gens un peu de luminosité dans la sombre forêt. Seven n'était pas une brute et bien qu'il était maladroit avec ses confrères humain, il fit attention à ne jamais brusquer l'inconnu, prenant garde à ne jamais reprendre une marche trop vive, de peur de lui faire mal en le tirant une fois de plus.

Hrp:

Seven se faisait violence pour rester à ses côtés, il n'arrivait à supporter ce touché qui lui était quasi inconnu. C'était chaud et doux, c'était humain mais pas méchant. Pourquoi était-il gentil de la sorte ? Il ne se connaissait pas et le croque-mort était terrifiant, c'est pourquoi il ne comprenait toujours pas les intentions de l'autre mutant. Bien qu'il était fort probable qu'il se soit réellement perdu, l'homme ne pouvait lui donner sa confiance. Parce que son passé été dur, sans aucune douceur. Jamais il n'avait été considéré comme un humain. Et pour cause... Il n'en était pas un. Il était une création, quelque chose qui ne devrait pas exister sans leur aide. Les scientifiques étaient plus monstrueux que lui mais à force de se faire maltraiter, il avait fini par se considérer comme un moins que rien. Cependant, il se donnait plus de valeur que la vie de misérable larve tel qu'eux.

- Je vois… Dites… Vous habitez vers le cimetière ?

Seven tourna brusquement la tête vers lui, une lueur bestial dans ses yeux or avant de reprendre le peu d'humanité qu'il possédait. Oui, il avait failli se laisser allé et exploser au milieu de cette forêt. Lorsqu'il le faisait, seul les animaux en payaient les conséquences, il s'agissait là d'une des principale raison d'avoir placé sa résidence au cœur de la forêt, mais cette fois-ci, un adolescent l'accompagnait et il ne pouvait se permettre de le blesser de la sorte. L'adulte se forçait alors à garder le contrôle, redoutant plus que tout au monde d'attaquer le pauvre oisillon égaré. Même hésitant, sa voix restait douce, Seven aurait pu prendre "l'oiseau" et le garder à ses côtés pour toujours, le regardant dans sa cage à se lamenter sur sa liberté perdu. Mais il n'était pas si ignoble et prendre ses droits à un être vivant était une chose qu'il ne pouvait supporter, alors il se contentait simplement d'observer en silence l'objet de ses désirs.

- Dans la forêt.

Il aurait pu paraitre froid et bien sur, il savait que cette réponse clair et distante serait capable de mettre un terme à la conversation, mais que dire de plus ? Il ne voulait pas l'effrayer et il ne savait qui dire de plus. Les animaux ne parlaient pas, alors il n'avait jamais réellement parlé à quelqu'un. Même lorsqu'il fut un prisonnier, ils se comprenaient par un simple regard. Les trois camarades n'avaient jamais eu besoin de parler entre eux, chose qui fasciné leurs tyrans. Seven tourna la tête vers l'extérieur de la forêt, il ne suffirait que de quelques minutes pour sortir des bois, ils pourraient alors la longer sans que son interlocuteur ne se cramponne à lui comme s'il était son dernier espoir. Alors pourquoi ne le fit-il pas ? Parce qu'il ne connaissait pas le chemin bien sur, mais n'était-ce pas aussi par curiosité, parce qu'il voulait continuer de garder cette chaleur humaine dans sa main ? Il détourna de nouveau la tête, mal à l'aise. Dans un ultime effort, il tenta de reprendre la conversation, jugeant bon de parler au garçon aux cheveux bleu qui semblait oppressé.

- Tu n'as plus peur ?

Doucement, Seven reposa ses yeux couleur fauve sur le visage de l'adolescent, le scrutant avec attention, curieux de savoir si oui ou non, ses efforts avaient porté leurs fruits. Toutefois, il n'espérait pas trop.

Le garçon se mit alors à sourire et Seven le trouvait plus beau encore. Avec curiosité, il posa son regard sur ses lèvres, se demandant comment il arrivait à étirer son visage de la sorte. Lui n'y était jamais arrivé, ou du moins, il ne s'était jamais vu le faire. Son interlocuteur était très étrange mais le croque-mort le trouvait aussi bien trop joyeux pour un mutant. Peut-être avait-il eu un maître attentionné ?

- Non, ça va mieux ! Merci.

Au départ, l'adulte garda la même allure et voyant qu'il recommençait à tirer le jeune homme, il ralenti ses pas de nouveau, se demandant s'il avait accélérer sans le vouloir. La forêt commençait à perdre de sa vivacité, bientôt, les animaux dormiraient et les prédateurs ressortiraient... C'était ce moment de la journée qu'il préférait car dans cette forêt, il était le plus terrible des  monstres. Alors parfois il se mettait à chasser, trouvant ça plus intéressant d'attraper sa propre nourriture. Il n'avait aucun mal à tuer, car il s'agissait là de la loi de la nature. La luminosité faiblissait et une lumière orangé se filtrait à travers les chênes.

- Vous êtes gentil… Je veux dire, vous avez accepté de m’accompagner jusqu’à la ville, alors que vous ne me connaissiez même pas et que vous aviez surement mieux à faire… Merci.

Seven haussa les sourcils en regardant l'adolescent, il ne comprenait pas vraiment pour quelles raisons il le pensait gentil. Il ne l'était pas vraiment, et pourtant, il sentit quelque chose en lui, quelque chose de chaud et de bon. L'homme se demanda alors de quoi il s'agissait, mais il ne sut mettre le doigt dessus. Alors la tête basse, les joues légèrement rougit, il se contenta de répondre d'une voix hésitante.

- merci. Et comme pour protéger son foyer, il redressa la tête, la forêt aussi est gentille, et les tombes sont rassurante.

L'homme au cheveux vert fini par s'arrêter totalement, posant une main sur son cœur en fermant les yeux. Il se rappelait du cimetière et l'atmosphère qui régnait dans la forêt était telle, qu'il se sentait totalement apaisé. Lorsqu'enfin il les rouvrit, un léger sourire flottait sur ses lèvres, sans qu'il ne s'en rende compte. Raphaël l'avait déjà vu ainsi, mais Seven n'avait jamais su à quoi il ressemblait durant ses moments de tendresse.

- La nature est juste et se contente de vivre, les humains eux préfèrent se dévorer entre eux mais laisse la dépouille derrière eux.

Le croque-mort secoua la tête faiblement, son sourire ayant disparut de son visage, laissant simplement la peine et la tristesse envahir ses traits pour les tirer en une grimace de désolation.

- Les humains sont cruels et n'ont pas besoin de l'être, la nature elle se contente de faire régner ses droits.

Pour la première fois, Seven se rendit compte à quel point il venait de parler et il ne put exprimer sa surprise. Que c'était-il passé ? Sa moitié protectrice n'était pourtant pas réveillée. Elle veillait sans cesse sur lui et lorsqu'il était en danger, elle prenait la relève, lui faisant oublier les douloureuses épreuves qu'il passait et parfois... Il s'en souvenait quand même. Elle était bavarde, mais surtout hargneuse et moqueuse, l'adulte n'aimait pas devenir ainsi, mais il ne détestait pas son protecteur pour autant. Finalement, après un bref moment d'hésitation, l'ancien détenu se remit en marche, veillant à ne pas faire un mouvement trop brusque et encore une fois, pour la première fois, il eut envie de prendre la parole de lui même, sans qu'il n'est besoin de se forcer.

- Tu ressemble à un oiseau...

Seven tourna de nouveau la tête vers lui, parcourant son visage du regard, partant de ses cheveux bleu jusqu'à ses yeux, descendant sur son nez jusqu'aux lèvres. Dans ses prunelles de fauve, une lueur de curiosité et de jalousie y brillait. Lui aussi voulait être aussi pur qu'un oiseau et voler comme eux, alors pourquoi cet chose y ressemblait et non pas lui ? Avait-il été trop souillé pour en avoir le droit ?

- J'aime les oiseaux, même s'ils sont trop fragile.

Seven parcourait du regard la forêt, à l'affut du danger. Il ne l'avait pas dit, mais il venait de ressentir une présence quelque peu hostile à son égard. Ce fut donc avec attention qu'il scruta l'horizon, prêt à montrer les crocs à la moindre menace, c'est pourquoi il fut si surprit d'entendre une voix à ses côtés, oubliant totalement la présence de son interlocuteur. Mais son bienfaiteur jugea préférable de le laisser maître de lui même pour le moment, peut-être que cette ressemblance avec un être fragile l'empêcher de se manifester pour si peu.

- Oh ? Merci… C’est la première fois que quelqu’un me dit que je ressemble à un oiseau… Mais plus que d’y ressembler, je préférais en être un…

Le croque-mort était ému, parce qu'enfin quelqu'un le comprenait. Il hocha la tête en signe de compréhension, après tout, ils étaient tout deux des mutants, des frères d'arme, n'était-il donc pas naturel pour eux de se comprendre ? Pourtant, le jeune homme possédait une manière bien particulière de parler, ainsi que de regarder les alentours et l'adulte était certain qu'ils n'avaient pas eu le même traitement. Il possédait encore cette innocence, qui n'avait rien à voir avec la jeunesse. Mais que pouvait-il vraiment dire la dessus ? Il n'avait jamais connu la fougue de la jeunesse, peut-être que les mutants libre le connaissait eux.

- Peut être que si j’avais eu un autre pouvoir…

Seven sursauta, alarmé par ce geste si brusque, montrant les dents discrètement en se tenant prêt à attaquer son ennemi. Le lâche ! Il avait feint être l'un de ses compères pour le ramener ! Il était hors de question que les choses se passe ainsi. Alors que l'homme s'apprêta à dégainer son couteau, doucement pour ne pas avertir son adversaire, il se stoppa lorsque ce dernier reprit la parole.

- Enfin, je veux dire… Heu…

Était-il paniqué parce que son plan était un échec ? Il était fort possible en effet que cette hypothèse soit la bonne et pourtant... Seven se sentit plus peiné qu'énervé. Alors il n'avait pas comprit qu'ils étaient pareil ? Bien que sa moitié semblait prête à prendre le contrôle, lui se calme, détendant ses muscles un à un avant de tendre la main vers le visage du garçon, le poing fermé. Doucement, les doigts se retirèrent du creux de sa main, laissant une peau abimé se dévoiler aux yeux de l'enfant. Il s'était déjà coupé la main, dans l'espoir de ressentir ce qu'on appelait "la douleur", mais il n'avait jamais crié, ça ne lui avait pas fait mal. Lorsqu'enfin sa main fut ouverte, une flamme apparu, réchauffant son corps qui n'en avait cependant absolument pas besoin. Avec hésitation, le croque-mort s'adressa à lui, espérant ne pas l'effrayer.

- N'est crainte... Je suis comme toi.

Relevant doucement la tête, un sourire crispé fleuri sur son visage et pourtant, on pouvait lire une certaine peur dans ses prunelles. Il avait eu beau s'enfuir, parler des scientifiques restait pour lui douloureux et... Effrayant. Parfois, il rêvait encore d'eux, mais il n'était pas capable de se rappeler de leurs visages, ni de leurs noms. Alors il se contenter de revoir ce qu'on lui faisait, d'entendre son Raphaël hurlait une fois de retour dans sa cellule... Mais il ne pouvait pas le rejoindre. Lui ne criait pas, parce qu'il ne ressentait rien, mais il avait toutefois mal. Mal au cœur en entendant son compagnon souffrir, seul dans sa prison. Il avait griffé les murs pour traverser cette barrière entre eux, mais ils étaient trop solide pour ses ongles qui se brisaient à force de gratter, laissant simplement sa peau à nue commençait à s'effriter jusqu'à ce que le sang ne se mette à colorer ce blanc hideux.
Seven sentait son cœur s'accélérer et pourtant, il reprit la parole.

- Je ne suis pas comme les hommes en blanc...

Et le sourire qu'il affichait, aussi fragile que le battement d'aile d'une hirondelle, se mit à trembloter, comme si son maître craignait de voir débouler les hommes de ses cauchemars. S'il avait été seul, surement se serait-il recroquevillé sur lui même en couinant lamentablement, comme le chiot qu'il avait longtemps été. Sauf qu'il était un combattant, un guerrier aguerri qui ne pouvait montrer ses sentiments à autrui. Sinon, il se ferait dévorer, car le monde était cruel et dans le règne animal, les sentiments étaient une nuisance. La flamme fini par se dissiper et Seven suivit le mouvement en retirant sa main, la ramenant le long de son corps avant de faire un pas en arrière, fixant son interlocuteur avec crainte et passion. S'il avait pu communiquer ses pensées, l'adolescent aurait pu y lire sa détermination, parce que oui, le mutant voulait qu'il le croit. Il ne voulait plus être seul... Il voulait encore parler avec cet étrange oiseau.

Seven sentit la panique l'envahir lorsque le jeune mutant se rapprocha de lui. Il ne voulait pas qu'on le juge, il ne voulait pas qu'on lui fasse du mal encore une fois. C'est pourquoi sa tendre moitié commença à grogner dans sa tête, lui promettant que plus jamais ça n'arriverait, qu'il prendrait les choses en main s'il était en danger. Le croque-mort le savait au fond de lui, il ne fallait pas que les choses se passe ainsi, il tuerait. Mais il ne voulait pas mourir. Pour une seconde de plus, les gens seraient prêt à n'importe quoi, même lui. Pourtant, ce qui se passa par la suite ne fut sans aucun doute, nullement planifié. L'adolescent tendit la main, prenant celle de l'adulte dans la sienne, la serrant contre sa paume. Il ne connaissait pas la douleur, mais il ressentait cette chaleur. Elle était si douce... Seven le regardait, hypnotisait par la bonté de cet oiseaux égaré.

- Vous allez bien…? Vous n’avez pas l’air en forme… Que se passe-t-il ?

Ses doigts frôlèrent la joue du croque-mort, s'avançant sur un terrain inconnu, caressant sa chair. Que devait-il faire ? Seven ne pouvait bouger, il était comme tétanisé par ce jeune garçon. C'était un ange, un cadeau du ciel.

- Je sais que l’on en se connait pas vraiment… Mais, vous n’avez rien à craindre de moi.

Son sourire était doux et sincère, quelque chose de reposant que Seven n'avait pas connu depuis longtemps. La plaie qui refusait de cicatriser depuis la perte de son Raphaël sembla soudain, être moins douloureuse. Ils avaient tout les deux quelque chose de bon en eux, quelque chose que le croque-mort voulait obtenir posséder. Toutefois, il ne voulait pas la lui arracher, cette étincelle qui brillait devait resté sienne. Il le protégerait s'il le devait. Les oiseaux étaient beaux et libre, peut-être que ce garçon était un de leur envoyé. Comme s'il découvrait pour la première fois un visage humain, l'adulte leva les mains vers le visage de l'adolescent, les posant sur son visage pour caresser ses joues, le fixant avec curiosité. Ses mains descendirent jusque dans sa nuque, entremêlant ses doigts dans la chevelure bleuté de l'étranger. Il devait certainement paraitre étrange, peut-être l'effrayerait-il, mais il devait le toucher. Il le fallait. Lorsqu'il retira ses mains, il les fit glisser sur sa gorge avant de les ramener contre son corps. Mais il ne s'arrêta pas ainsi. Doucement, il prit la main de jeune garçon, la gardant contre sa joue avant de tourner la tête, les paupières closes, pour poser son nez contre sa paume. Le jeune garçon avait une odeur reposante, mais surtout humaine. Seven n'avait pas eu de tel contact depuis des années, et c'est pourquoi il ne pouvait s'arrêter. Respirant son odeur calmement, ses lèvres finirent par frôler l'index du jeune homme avant que ses yeux ne se rouvrent pour poser sur le visage de son interlocuteur, deux prunelles de couleur fauve.

Il ne lui appartenait pas, il était libre, il ne pouvait pas connaitre la douleur et la peine. Seven ressenti une pointe de douleur au fond de son cœur et il peinait à comprendre cette étrange sensation. lui qui n'avait jamais connu la douleur physique, d'aussi loin qu'il se souvenait, il ne pouvait exprimer convenablement ce que signifiait cette chose qui frappait contre son cœur. S'il avait regardait l'adolescent avec douceur, son visage lui, se renfrogna avant qu'il ne le relâche totalement, recommençant à le guider silencieusement dans les bois mal éclairés. Bientôt, la nuit laisserait tomber son manteau sr la forêt et il serait trop tard pour le guider vers son foyer. D'une voix calme et monotone, sans même un regard en arrière, l'adulte s'expliqua auprès du jeune garçon.

- Nous serons bientôt en ville.

Il ne devait pas s'attacher à lui, il ne voulait plus perdre quelqu'un. Les oiseaux étaient trop fragile, il suffisait de les serrer un peu trop fort pour qu'ils meurent entre nos doigts. Lui aussi périrait en restant auprès de Seven, parce qu'il ne savait pas comment traiter cet être fragile.

Quelque chose lui prit la main et Seven tourna la tête inconsciemment. Bien que le geste avait été fait avec précaution, il avait senti la bête gronder, cherchant à tout prix le moyen d'échapper à ce futur tyran. Il n'en été rien, il s'agissait toujours de ce garçon aux cheveux bleu, avec ses grand yeux de chouette qui semblait le supplier du regard. Il avait envie de le prendre dans ses bras pour rassurer l'animal, mais ils n'étaient pas pareil. C'était un mutant certes, mais il possédait quelque chose de très humain, le croque-mort lui, ressemblait d'avantage à une bête sauvage. L'enfant n'était pas un chaton qui quémandait sa mère, il était simplement avide de curiosité, bien que l'homme ne le comprenait. Il s'arrêta, attendant simplement que ce dernier lui avoue à voix haute ce qu'il désirait.

- Attend ! Enfin, je veux dire… Attendez…

On ne l'avait jamais tutoyé, ainsi il ne comprit pas ce que ça signifiait, est-ce qu'on pouvait le tutoyer ? À partir de quand passait-on du vouvoiement au tutoiement ? Il avait envie de le lui demander, de mieux comprendre le monde dans lequel il était. Il ne le fit pas.

- Je… Il n’y a pas un chemin plus long… ?

Seven resta indéchiffrable bien qu'il comprenait de moins en moins son interlocuteur. Il avait peur de la forêt, de ce qui s'y trouvait, mais il voulait rester plus longtemps en ces lieux. Aimait-il se faire peur ? L'adulte tourna la tête, regardant la forêt en se demandant s'il connaissait réellement un chemin plus long. Il n'y avait jamais vraiment réfléchi, il se contentait de suivre le chemin qu'il connaissait en suivant les ordres de l'adolescent. Il fini par poser une nouvelle fois son regard sur l'enfant, secouant la tête faiblement.

- Je n'en connais pas d'autre.

Il se remit en marche, le conduisant dans les bois en cherchant à comprendre la signification de sa demande. ce fut au bout de quelques minutes qu'il reprit de plus bel, hésitant, ne sachant s'il avait raison, tort, ou s'il n'avait tout simplement pas comprit.

- Je comprend la forêt, je vois certaines choses que les autres ne voit pas. Il tourna la tête vers lui, si tu reviens un jour, je te trouverais.

Cette déclaration pouvait ressembler à une menace mais ça n'en était nullement son intention. Seven avait tenté de lui faire comprendre que s'il désirait parler plus longtemps avec lui, il pourrait revenir, que l'homme viendrait le voir. Les humains étaient si compliqués, ainsi, il ne su si le jeune homme avait bien interprété ses propos. Ils arrivèrent rapidement à la lisière de la forêt, la nuit avait pratiquement recouvert l'horizon de son voile d'encre bien qu'au loin, on pouvait encore apercevoir une touche de rosé, certainement une lumière appartenant au soleil. La ville était à peine visible mais bientôt, ils allumèrent les lampadaires, illuminant les rues. Il ne faudrait qu'une vingtaine de minutes au jeune garçon pour rejoindre sa destination et pour la première fois, Seven fut curieux de connaitre son identité.

- Seven. C'est mon nom.

Il ne lui demanda pas le sien, il n'en avait pas le droit. S'il désirait lui dévoiler son identité, le jeune mutant le lui avouerait de lui même, mais il ne devait pas lui forcer à le lui dire. Il serra le poing, attendant de savoir si son interlocuteur partirait sans plus tarder ou s'il aurait la sympathie d'être, peut-être, un futur camarade de discussion ? Seven se trouva stupide, car intérieurement, il se prit à demander au ciel de lui accorder un... Ami ?